IPA : Ce que change vraiment le décret du 20 janvier 2025 pour votre autonomie

IPA : ce que change VRAIMENT le décret de janvier 2025 – avec des exemples concrets du terrain !

On en parlait depuis longtemps, on l’attendait avec impatience… Le décret du 20 janvier 2025 est enfin là. Et il ne fait pas semblant. Il vient renforcer l’autonomie des infirmiers et infirmières en pratique avancée (IPA) — et cette fois, ce n’est pas juste sur le papier. IPA : Ce que change vraiment le décret du 20 janvier 2025 pour votre autonomie

Concrètement, il rebat les cartes de l’organisation des soins, et redonne un vrai pouvoir d’agir à celles et ceux qui sont au plus près des patients.

Mais comme souvent, entre la théorie et ce qu’il se passe sur le terrain, il y a un fossé. Alors prenons un moment pour faire le tri : ce que ce décret vous autorise vraiment à faire, ce que certains établissements tentent encore d’imposer malgré tout, et comment rester dans les clous… sans vous laisser marcher dessus.

1. Ce qui change vraiment : des exemples concrets d’autonomie renforcée

L’accès direct aux patients, enfin possible pour les IPA

Avant, pour qu’un patient consulte un IPA, il fallait passer par un médecin. Résultat ? Des délais à rallonge et une perte de chance, surtout pour les patients chroniques sans médecin traitant.

 Exemple concret :
Un patient de 58 ans atteint de diabète de type 2, sans médecin traitant depuis 2 ans, se rend en maison de santé. Grâce au décret, il prend rendez-vous directement avec l’IPA en soins chroniques. En une seule consultation, l’IPA ajuste son traitement, refait le point sur ses bilans glycémiques, et met en place un plan de suivi. Tout cela, sans passer par un médecin généraliste débordé. Le patient repart avec un plan clair et sécurisé, sans avoir attendu 6 semaines un RDV médical.

 Le suivi global et la primo-prescription pour les IPA

Vous suivez un patient stabilisé ? Vous pouvez désormais prescrire les examens nécessaires, ajuster les posologies, renouveler les ordonnances, et même initier certains traitements.

 Exemple concret :
Un patient de 75 ans en insuffisance cardiaque modérée, stabilisé, est suivi par une IPA en hôpital de jour. Aujourd’hui, l’IPA peut initier de nouveaux traitements cardiaques.

IPA en libéral, en établissement… et avec plus de liberté

Le décret vous ouvre la voie à plus d’autonomie dans tous les cadres d’exercice.

Exemple concret en libéral :
Une IPA en santé mentale ouvre son cabinet à Toulouse. Elle reçoit des patients en souffrance psychique modérée, fait des bilans, propose un suivi psychoéducatif, et oriente vers un psychiatre uniquement si nécessaire. Elle prescrit les premiers traitements anxiolytiques légers si besoin, toujours dans le cadre légal. Elle propose aussi des téléconsultations à des étudiants en détresse psychologique.

 Exemple concret en EHPAD :
Une IPA intervient dans un établissement de 80 résidents. Jusqu’ici, tout passait par le médecin coordonnateur, débordé. Désormais, l’IPA peut ajuster les antalgiques, renouveler les traitements chroniques, initier des bilans préventifs et coordonner les soins avec les IDE, tout cela sans blocage hiérarchique. Elle devient un maillon clé dans la prévention des hospitalisations évitables.

2. Ce qu’on voit encore trop : les dérives sur le terrain

Malgré le décret, certaines directions ou services continuent d’imposer des règles qui n’ont plus lieu d’être… et qui freinent votre autonomie.

La validation systématique par un médecin

 Exemple courant :
Dans un service de diabétologie, les IPA doivent encore faire signer toutes leurs prescriptions par un médecin. Résultat ? Retards de traitement, consultations dédoublées, perte de sens. Or, cette validation n’est pas nécessaire.

Des procédures hiérarchiques à rallonge

Exemple réel :
Une IPA en neurologie doit soumettre tous ses suivis à une réunion hebdomadaire avec le chef de service. Cela ralentit la mise en œuvre des soins et donne l’impression que l’IPA n’a pas de légitimité. Pourtant, l’esprit du décret est clair : l’IPA dispose d’une autonomie clinique, dans un cadre défini. La survalidation va à l’encontre de cela.

La remise en question des compétences

Exemple abusif :
Dans une charte interne, une direction interdit à l’IPA de prescrire un renouvellement d’antihypertenseur sans validation. Or, la législation nationale l’autorise expressément si le patient est stabilisé. Ce genre de mesure crée de la confusion et de la frustration — chez les IPA comme chez les patients.

3. Les risques (bien réels) de ces dérives envers les IPA

Ces pratiques ne sont pas seulement irritantes ou injustes : elles sont dangereuses.

⚠️ Risque juridique

 Exemple concret :
Un établissement impose une double validation médicale. Un patient subit un retard de prise en charge suite à cette procédure. En cas de plainte, l’IPA est mis en cause pour avoir accepté une organisation contraire au décret. L’établissement peut voir sa charte annulée, mais c’est l’IPA qui prend le choc en premier.

⚠️ Risque assurantiel pour les IPA

 Exemple réel :
Un IPA suit une procédure interne non conforme et prescrit un traitement validé par un médecin. Un effet secondaire grave survient. L’assureur RCP refuse de couvrir l’IPA, estimant qu’il n’a pas respecté le cadre légal. Résultat : aucune protection assurantielle, exposition au contentieux.

⚠️ Confusion des responsabilités

 Exemple typique :
En cas de co-validation IPA/médecin, un patient est hospitalisé suite à un mauvais dosage. Impossible de savoir qui a pris la décision finale. Cette confusion complique la défense de l’équipe soignante et fragilise tout le système. Une responsabilité floue n’est jamais une sécurité.

4. Ce qu’il faut faire : les bonnes pratiques à adopter

Alors, comment exercer sereinement, tout en restant dans le cadre ?

 Travailler ensemble… pas en sous-main

Exemple de bonne pratique :
Une maison de santé pluridisciplinaire organise une réunion mensuelle entre IPA, médecins et coordinateurs. Chacun y présente ses cas complexes, sans validation obligatoire. La confiance s’installe, les décisions sont partagées, mais les responsabilités restent claires. Voilà un modèle sain et efficace.

Connaître et défendre ses droits

 Réflexe à adopter :
Vous tombez sur une charte qui semble abusive ? Faites-la relire par votre ordre, votre association ou votre syndicat. Ils peuvent alerter, demander des modifications, voire saisir les autorités compétentes. Le décret est un texte de droit, et il vous protège. Servez-vous-en.

En résumé : ce décret vous appartient, défendez-le

Le décret du 20 janvier 2025 vous offre enfin une autonomie pleine et entière. Mais cette avancée ne prendra vie que si vous l’appliquez dans votre quotidien, sans céder aux résistances locales.

Les patients vous font déjà confiance. Le législateur aussi. Il est temps que votre établissement en fasse autant. Faites valoir vos compétences, vos droits, et votre rôle. Parce que cette autonomie, ce n’est pas un cadeau. C’est une reconnaissance.

Et surtout : vous n’êtes pas seul(e). Parlez-en entre collègues, partagez vos situations, interpellez vos directions si besoin. Ensemble, faisons en sorte que cette réforme ne reste pas un décret oublié… mais devienne une vraie révolution dans les soins.

Les sources pour écrire l’article :

décret du 20 janvier 2025 pour autonomie des IPA

Arrêté du 25 avril 2025 modifiant l’arrêté du 18 juillet 2018


Primo prescriptions IPA 2025 : liste par domaine d’intervention (officiel)


Résumé du décret publié le 20 janvier 2025 sur l’accès direct aux IPA

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